La rupture biceps au coude est une déchirure musculaire qui affecte la partie distale du biceps, c’est-à-dire celle qui s’insère au niveau de l’articulation du coude.
Il s’agit d’une blessure relativement rare, qui touche préférentiellement des hommes de 30 à 40 ans et concerne surtout les tissus déjà fragilisés par une activité intense favorisant les microtraumatismes des tendons et/ou par une mauvaise hygiène de vie (tabagisme).
En cas de rupture complète, un traitement chirurgical est souvent nécessaire pour réinsérer le tendon au niveau de l’os et retrouver la pleine fonctionnalité du biceps.
La rupture du biceps au coude, qu’est-ce que c’est ?
La rupture du biceps au coude est une lésion du biceps, l’un des muscles du bras permettant les mouvements de flexion de l’avant-bras et de supination de la main.
Le biceps est composé de deux parties s’insérant toutes deux sur l’omoplate, qui se rejoignent au niveau du bras pour ne former qu’un seul muscle dont la partie distale s’insère sous le coude, au niveau du radius.
La rupture du biceps au coude survient lorsque le tendon du biceps, qui permet au muscle de s’insérer au niveau du radius, se déchire partiellement ou totalement.
Ce type de blessure est couramment provoqué par un mouvement de flexion brutal et mal effectué. Elle peut être favorisée par des tendons déjà fragilisés (tendinite sous-jacente).
On distingue différents degrés de gravité de lésions du biceps au coude : l’élongation du tendon (grade I), la rupture partielle (grade II) et la rupture totale (grade III).
En cas de rupture de grade II, le tendon est douloureux, mais n’est pas complètement déchiré. En cas de rupture complète (grade III), le biceps est désinséré du radius et remonte dans le bras. Les mouvements de supination sont alors difficiles.
Symptômes de la rupture du biceps au coude
Le symptôme le plus évident d’une rupture du biceps au coude est la vive douleur qui survient au moment de la déchirure.
En cas de rupture complète (grade III), le muscle, qui n’est plus rattaché au radius, remonte dans le bras, ce qui s’accompagne d’un gonflement et d’hématomes, ainsi que d’une déformation de la face antérieure du bras.
Le contexte de survenue de la rupture du biceps au coude est également un indice : c’est une blessure qui apparaît typiquement brutalement, au cours d’une activité physique ou sportive impliquant des mouvements de flexion et/ou de supination (par exemple, le port d’une charge lourde).
Lors d’une rupture de grade II, on observe une perte de force chronique dans l’avant-bras. En cas de rupture de grade III, le mouvement de supination de la main est particulièrement affecté.
La rupture du biceps n’entraîne toutefois pas de perte de fonctionnalité totale, car d’autres muscles du bras, et notamment le brachialis antérieur, compensent la perte du biceps. C’est davantage la force et l’endurance du bras qui sont affectées, ainsi que son aspect.
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Signe de Popeye : Diagnostic du rupture du biceps
Un examen clinique permet habituellement de diagnostiquer une rupture du biceps au coude de grade III par l’observation d’un symptôme typique de cette blessure : le « signe de Popeye ».
Le signe de Popeye correspond à la formation d’une boule au niveau du bras traduisant une migration du biceps vers l’épaule, permise par la rupture du tendon qui le raccrochait à l’avant-bras.
L’exploration du contexte de survenue de la blessure peut aussi étayer le diagnostic, ainsi que la présence d’hématomes au niveau du coude et de points douloureux à la palpation.
Des examens d’imagerie médicale peuvent être réalisés pour confirmer le diagnostic. Une échographie ou une IRM permettent ainsi d’évaluer la gravité des lésions et de rechercher d’éventuelles anomalies connexes.
Traitements de la rupture du biceps au coude
Le traitement de la rupture du biceps au coude est chirurgical. Il n’est pas toujours nécessaire, notamment lorsque la déchirure du tendon est mineure et/ou n’a pas d’impacts majeurs sur la qualité de vie du patient.
Toutefois, la prise en charge de cette blessure reste conseillée aux patients actifs, ainsi qu’aux sportifs qui souhaitent conserver leur niveau.
Lorsque la blessure est récente, l’intervention chirurgicale consiste à réinsérer le muscle au niveau du radius du coude. Pour ce faire, le chirurgien pratique une incision au niveau du pli de flexion du coude et rattache le biceps au radius à l’aide d’ancres intraosseuses (agrafes, sutures, etc.).
En cas de blessures plus anciennes, il n’est pas toujours possible de réinsérer le biceps au niveau du radius. Il peut alors être rattaché au tendon du muscle brachialis antérieur.
À la suite de la chirurgie, le bras est immobilisé durant 3 à 6 semaines, puis des séances de rééducation sont programmées pour retrouver le plein usage du biceps et réduire le risque de séquelles.
Chirurgien orthopédiste et traumatologue
Chirurgien de la main
Ancien Chef de clinique – AP-HP – Paris
Chirurgie de la main et du membre supérieur, microchirurgie, arthroscopie