17 novembre 2023

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Catégorie(s) : Main

Le panaris du doigt

panari doigt
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Mise à jour Novembre 2023

Le panaris du doigt est l’infection de la main la plus fréquemment rencontrée. Le plus souvent localisée autour d’un des ongles de la main, c’est une lésion qui se traduit typiquement par une inflammation péri unguéale et des douleurs nocturnes pulsatiles au début de son évolution.

Si, lorsqu’il est soigné tôt ou guérit spontanément, un panaris du doigt ne présente pas de danger particulier pour la santé, il est susceptible d’engendrer des complications sérieuses lorsqu’il évolue défavorablement.

Aussi, le panaris requiert habituellement une intervention chirurgicale dès le second stade de son évolution, sans quoi l’infection risque de s’étendre à la tablette unguéale, à la pulpe du doigt, à l’articulation adjacente, aux tendons et dans les cas les plus graves aux os pouvant engendrer de graves conséquences et séquelles.

Le panaris du doigt, qu’est-ce que c’est ?

Le terme de panaris est une appellation générique pour désigner tous les syndromes inflammatoires aigus touchant les tissus des doigts de la main. Typiquement, il s’agit d’un abcès douloureux, évoluant rapidement.

On désigne également cette affection sous le nom de « mal blanc », ou de panaris périunguéal en référence à sa localisation autour de l’ongle. Le panaris du doigt évolue en 3 stades.

Panaris photo

Image panaris pouce main

Les stades du panaris du doigt

Le panaris du doigt évolue à travers 3 stades au cours desquels la gravité de la pathologie va crescendo.

Sans surprise, plus la maladie est soignée tôt, plus le traitement est léger et efficace, et les risques de complications sont moindres. Il est donc conseillé de consulter un médecin dès le premier stade.

  • Le stade 1 est le stade Les symptômes sont peu marqués, et l’infection est localisée. Il ne faut que quelques heures pour qu’un panaris évolue du stade 1 au stade 2.
  • Le stade 2 est le stade dit « de collection » ou « abcédé ». Du pus se forme au niveau de la lésion, et est collecté dans une petite poche inflammatoire bien délimitée, formant un abcès.
  • Le stade 3, le dernier, est nommé « stade de complication ». L’infection s’étend aux tissus voisins, notamment à la peau, aux articulations, aux tendons et aux os.

Les symptômes du panaris

panaris doigt symptômeLes symptômes du panaris évoluent au fil des différents stades de la maladie. Le diagnostic s’appuie habituellement par un examen clinique seul.

Au stade 1, la zone du panaris (majoritairement l’extrémité du doigt autour de l’ongle) est enflammée. Elle est rouge, chaude et enflée.

Au stade 2, les symptômes inflammatoires provoqués par l’infection s’intensifient. Du fait de la production de pus qui vient comprimer les tissus entourant l’abcès, la douleur est plus forte et devient typiquement pulsatile, c’est-à-dire qu’elle pulse en suivant le rythme du pouls.

Durant ce stade, le patient peut avoir une réaction ganglionnaire avec ce qu’on appelle l’apparition d’une traîné rouge inflammatoire le long de l’avant-bras et parfois du bras. Ce sont les ganglions de l’épicondyle médial de l’humérus (au niveau de la face interne du coude), puis l’aisselle, qui sont les premiers atteints.

Le patient peut présenter dans certains cas de la fièvre, parfois accompagnée d’une leucocytose (augmentation du nombre de globules blancs dans le sang).

Au stade 3, les tissus voisins deviennent inflammatoires à leur tour. On peut observer la formation de fistules permettant au pus de se propager à la peau et aux tissus mous avoisinants de la main.

Une arthrite, une nécrose des tendons pouvant paralyser le doigt ou encore une ostéite (inflammation des os) sont autant de complications pouvant suivre. 

Traitements du panaris

Lorsque le panaris se limite au stade 1 ou au tout début du stade 2, il suffit habituellement d’un traitement par soins locaux antiseptiques pour en venir à bout.

Le traitement de référence consiste à faire tremper le doigt atteint dans un bain de liquide antiseptique 2 à 3 fois par jour, jusqu’à la disparition totale des symptômes. L’eau de Dakin est l’agent le plus souvent utilisé.

Lorsque le panaris a déjà atteint son stade collecté et que du pus a été produit en quantité, il est nécessaire de mettre en place un traitement chirurgical en urgence pour éviter tout risque de complication.

L’acte chirurgical de référence est une exérèse des tissus infectés et nécrotiques, qui permet d’éliminer le pus, de vider l’abcès et d’ôter les tissus endommagés qui sont à risque majeure d’infection itérative.

Habituellement, le pus prélevé est envoyé en analyse bactériologique afin de rechercher les différents germes en cause pour déterminer si un traitement antibiotique s’impose en cas de récidive post opératoire.

Dans la plupart des cas, le panaris est causé par une infection au staphylocoque doré, et il n’est pas nécessaire d’administrer un traitement antibiotique à la suite de l’intervention chirurgicale puisque la chirurgie consiste en une exérèse complète de l’ensemble des tissus infectés.

Toutefois, lorsque l’infection est causée par un autre type de bactéries que l’on définit comme bactéries atypiques, un traitement antibiotique peut compléter la chirurgie pour éviter les récidives.

Panaris graves : que faire ?

Le plus souvent, le panaris est bénin et se résorbe facilement avec des soins locaux et des antiseptiques. Toutefois, dans certains cas, le panaris peut devenir grave et nécessiter une prise en charge médicale urgente.

Un panaris est considéré comme grave lorsque l’infection se propage aux structures profondes du doigt, comme les tendons, les articulations ou les os. Il peut entraîner des séquelles fonctionnelles, voire une nécrose.

Il faut donc être très attentif aux signes cliniques qui peuvent indiquer une aggravation du panaris, à savoir :

  • Une douleur intense et lancinante qui empêche de dormir ou de bouger le doigt
  • Une fièvre supérieure à 38,5°
  • Des ganglions enflés
  • Une extension de la rougeur et du gonflement au-delà du doigt
  • L’apparition de traînées rouges le long du bras
  • Une altération de l’état général

En présence d’un ou de plusieurs de ces symptômes, il faut consulter un médecin sans tarder, car il existe un risque de propagation de l’infection aux tissus proches en surface ou en profondeur, et la prise en charge sera plus conséquente. Un panaris grave peut en effet conduire à une nécrose, une ostéoarthrite, un phlegmon du doigt ou une inflammation de la gaine des tendons dans certains cas.

Le traitement d’un panaris grave repose sur la prise d’antibiotiques par voie orale ou intraveineuse, et surtout sur une chirurgie pour drainer le pus et nettoyer la plaie (si le panaris ne s’améliore pas).

Gestion prudente des panaris percés

La nécessité de drainer un panaris est parfois inévitable. Mais il est essentiel de comprendre pourquoi la tentative de drainage à domicile peut entraîner des complications.

Un panaris percé est un panaris qui s’est ouvert spontanément, laissant s’écouler le pus. Un panaris percé peut apporter du soulagement à la douleur et favoriser la guérison, à condition de respecter certaines règles d’hygiène.

Il faut en effet nettoyer soigneusement le panaris percé avec un antiseptique, comme du Dakin ou de l’Hexomédine, et le protéger avec un pansement stérile. Il faut également surveiller l’évolution du panaris et consulter un médecin en cas de persistance ou d’aggravation des symptômes qui peut être relativement rapide.

Dans tous les cas, il est fortement déconseillé de percer soi-même un panaris, car cela pourrait aggraver l’infection et favoriser sa diffusion. En effet, en perçant le panaris, on peut introduire de nouveaux germes ou repousser le pus vers les tissus profonds. On peut également endommager les structures du doigt comme les nerfs ou les vaisseaux sanguins.

Si le panaris ne se perce pas spontanément, il vaut mieux laisser faire la nature ou consulter un médecin qui pourra réaliser une incision sous anesthésie locale, dans des conditions de stérilisation optimales.

L’usage du Dakin dans le traitement des panaris

Le Dakin est une solution antiseptique à base de chlore qui permet de désinfecter les plaies superficielles et d’éviter la surinfection. Elle est particulièrement adaptée pour soigner les panaris.

Le Dakin peut s’utiliser de différentes manières pour traiter un panaris :

  • En lavage : en imbibant une compresse stérile et en nettoyant le panaris 2 fois par jour
  • En bain : en laissant tremper le doigt infecté dans du Dakin dilué de moitié avec de l’eau tiède pendant une dizaine de minutes, 2 à 4 fois par jour
  • En pansement humide : en appliquant une compresse imbibée de Dakin sur le panaris et en la laissant en place pendant 30 à 45 minutes

Quelle que soit la méthode choisie, il faut renouveler le traitement pendant 5 jours et surveiller l’évolution du panaris.

Attention cependant : le Dakin n’est pas indiqué en cas de plaie ou d’érosion cutanée sur la zone à traiter, car il peut être irritant et retarder la cicatrisation. Il ne doit pas être associé à d’autres antiseptiques, car leurs effets peuvent s’annuler.

Le Dakin n’est pas ailleurs pas suffisant pour traiter un panaris grave qui nécessite des antibiotiques et souvent une chirurgie.

Le Dakin est donc un antiseptique utile pour soigner les panaris, mais il doit être utilisé avec précaution et sous contrôle médical.

Hexomédine et panaris : une solution antiseptique efficace

Lorsqu’il s’agit de traiter les panaris de manière efficace, l’Hexomédine se distingue comme une solution antiseptique de choix. Cet antiseptique, largement reconnu pour son efficacité, offre des avantages significatifs dans la lutte contre les infections associées aux panaris.

L’Hexomédine est connu pour ses propriétés antiseptiques puissantes, visant à éliminer les agents pathogènes responsables de l’infection. Son action ciblée contribue à stopper la propagation de l’inflammation, favorisant ainsi un processus de guérison plus rapide et plus efficace.

Pour utiliser cette solution de manière optimale, il est crucial de respecter scrupuleusement les recommandations médicales sur la méthode d’application appropriée, la fréquence des applications et la durée du traitement.

En règle générale, on peut utiliser l’Hexomédine sur un panaris débutant en immergeant son doigt dans un bain d’Hexomédine pure plusieurs fois par jour. Entre les bains, le panaris peut être recouvert d’une compresse stérile sèche pas trop serrée ou être laissé à l’air libre.

Panaris doigt : quand aller aux urgences ?

Le panaris évolue rapidement, il est donc important de consulter un centre d’urgence de la main lorsque vous constatez l’apparition des premiers symptômes du stade 2, et notamment de la douleur pulsatile, très typique du stade de collection de la maladie.

Avant ce stade, lorsque le doigt est seulement légèrement rouge, peu enflé et peu douloureux, vous pouvez commencer par consulter un médecin qui vous orientera vers les urgences ou vous prescrira la réalisation de soins locaux antiseptiques.

Surveillez attentivement toute évolution défavorable. Si la douleur et l’inflammation ne diminuent pas en 24 à 48 heures avec les soins locaux antiseptiques, il est recommandé de se rendre aux urgences.

Notez que plus vous attendrez avant de consulter un médecin, plus les lésions risquent d’être importantes. Le traitement sera donc plus lourd, et les potentielles séquelles plus étendues.

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