15 avril 2022

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Catégorie(s) : Main

La rhizarthrose du pouce

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La rhizarthrose du pouce est une maladie fréquente, que l’on observe plus volontiers chez la femme ménopausée de plus de 50 ans.

C’est une atteinte de l’articulation trapézo-métacarpienne, située à la base du pouce. Très instable, cette articulation est soumise à de fortes pressions au quotidien, ce qui favorise le développement d’arthrose.

Si certaines rhizarthroses du pouce sont peu douloureuses et bien tolérées par les patients qui en sont atteints, la gêne devient parfois majeure, et les douleurs importantes.

Un traitement chirurgical peut alors être envisagé, notamment lorsque les thérapies médicales ne permettent pas d’obtenir des résultats satisfaisants.

La rhizarthrose du pouce, ou arthrose du pouce, qu’est-ce que c’est ?

Définition de la rhizarthrose du pouce

La rhizarthrose du pouce, ou arthrose du pouce, est une dégénérescence de l’articulation de la base du pouce, laquelle est formée de l’os trapèze et du premier métacarpien.

Le nom de cette affection provient du grec « rhiza », qui signifie « racine » et correspond à l’emplacement de l’atteinte, associé au terme « arthrose » qui désigne une atteinte articulaire.

L’articulation concernée par la rhizarthrose, la trapézo-métacarpienne, est essentielle à la biomécanique du pouce. Elle joue un rôle primordial dans les mouvements de préhension et subit des transferts de force considérables.

Causes principales de l’arthrose du pouce

On observe la rhizarthrose du pouce essentiellement chez les senior de plus de 50 ans, qui constituent près de 80 % des sujets atteints par cette affection.

De fait, l’apparition de l’arthrose du pouce est influencée par des facteurs hormonaux. Des prédispositions génétiques, dont l’expression est dominante chez la femme et récessive chez l’homme, pourraient aussi impacter la survenue de la rhizarthrose.

Enfin, des facteurs environnementaux pourraient également entrer en jeu, notamment la pratique d’activités sursollicitant l’articulation trapézo-métacarpienne, comme le tricot.

Il est, en revanche, rare que des traumatismes soient à l’origine de la rhizarthrose du pouce.

La rhizarthrose bilatérale du pouce

L’arthrose du pouce est typiquement bilatérale, notamment chez la femme ménopausée. Les atteintes concernent alors les deux membres (main gauche et main droite), ce qui tend à les rendre d’autant plus invalidantes.

Toutefois, même en cas de rhizarthrose bilatérale, le pouce de la main dominante présente les atteintes les plus sévères.

Les premiers signes cliniques sont également souvent observés au niveau de la main dominante, avant que la maladie ne se déclare au niveau du second membre.

Symptômes de la rhizarthrose unilatérale et bilatérale du pouce

Les signes cliniques de la rhizarthrose du pouce sont volontiers spécifiques et visibles, ce qui facilite grandement le diagnostic.

L’affection est diagnostiquée à l’aide d’un examen clinique, complété par des examens d’imagerie médicale (radiographies) qui permettent d’en apprendre plus sur l’ampleur de la maladie afin d’élaborer le protocole de traitement le mieux adapté.

Le profil du patient est un premier élément de diagnostic : il s’agit typiquement de personnes âgées de plus de 50 ans.

Les symptômes sont fréquemment bilatéraux, mais plus prononcés du côté du membre dominant. Ils incluent des douleurs lors de la mobilisation de l’articulation, une perte de force lors des mouvements de pincement du pouce et de l’index, et une perte d’agilité.

S’ajoute à cela une déformation de l’articulation parfois bien visible, ainsi que d’éventuelles poussées inflammatoires au cours desquelles l’articulation peut être nettement gonflée, rouge et chaude.

 Au cours du diagnostic de la rhizarthrose du pouce, le praticien va rechercher d’éventuelles lésions associées, telles que des arthroses d’autres articulations de la main, des tendinites, ou encore un syndrome du canal carpien.

Les examens d’imagerie médicale de référence comprennent plusieurs clichés radiographiques visant à obtenir une vue complète de l’articulation de face et de profil, et peuvent être complétés par un scanner ou une IRM lorsque l’atteinte est particulière.

Ces images permettent à la fois de poser un diagnostic précis dans l’optique de proposer un traitement adéquat, mais également de suivre l’évolution des atteintes lorsque le choix se porte vers une thérapie palliative.

Infographie arthrose du pouce

rhizarthrose du pouce

Traitements de la rhizarthrose du pouce

Le traitement de la rhizarthrose du pouce de première intention est essentiellement médical. Il vise à retrouver l’indolence, à savoir la bonne mobilité de l’articulation, ainsi qu’à recouvrir une bonne force de serrage et une adresse satisfaisante.

Lorsque les résultats du traitement médical sont insatisfaisants, une intervention chirurgicale peut être envisagée.

En cas de rhizarthrose asymptomatique, on privilégie habituellement l’abstention thérapeutique (aucun traitement au profit d’une simple surveillance).

Toutefois, chaque traitement est établi en fonction de la sévérité des lésions au cas par cas, mais également du profil du patient et de ses volontés.

En effet, d’une part certaines arthroses du pouce ne provoquent qu’une gêne modérée et peuvent être très bien tolérées pendant des années.

D’autre part, la rhizarthrose concernant essentiellement les personnes âgées, certains patients peuvent être fortement impotents pour d’autres motifs, et ont alors une mobilisation moindre de leurs membres supérieurs.

Dans ce cas, il n’est pas toujours utile ni bénéfique de chercher à retrouver une pleine utilisation des pouces, surtout à travers un traitement potentiellement contraignant ou susceptible de s’ajouter à une médication déjà importante.

Traitement médical de la rhizarthrose du pouce : l’orthèse de repos

L’orthèse de repos est un traitement privilégié dans les premières phases de la maladie. Elle vise essentiellement à immobiliser l’articulation pour ralentir la déformation de l’articulation trapézo-métacarpienne et diminuer les douleurs.

Il existe des orthèses génériques vendues en pharmacie, mais le recours à une orthèse thermomoulée (créée sur mesure) est plus efficace, notamment dans les formes avancées de rhizarthrose.

L’orthèse doit être placée sur l’articulation atteinte, essentiellement durant la nuit, pour une période d’au moins 6 semaines.

 Habituellement, le port d’une orthèse est associé à une prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, voire d’infiltrations à base de corticoïdes.

Des chondrosubstituts peuvent également être utilisés pour soulager efficacement les formes débutantes de rhizarthrose, mais n’ont pas leur place dans la prise en charge des formes avancées.

Traitement chirurgical de la rhizarthrose du pouce : la trapézectomie et la prothèse trapézo-métacarpienne

Lorsque le traitement médical demeure insuffisant et que la condition physique du patient le permet, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour traiter la rhizarthrose du pouce.

Le type d’intervention privilégié dépend tant de l’état de santé du patient que du type de lésions observé, de la sévérité des atteintes et des résultats recherchés.

Deux types d’interventions chirurgicales sont fréquemment proposés : la trapézectomie et la prothèse trapézo-métacarpienne.

La trapézectomie est une ablation du trapèze, un des os constituant l’articulation trapézo-métacarpienne.

Une ligamentoplastie, chirurgie des ligaments, permet de restaurer la stabilité de l’articulation et de compenser le retrait de cet os en utilisant des tendons avoisinants.

Cette technique permet d’obtenir des résultats stables et durables, mais la récupération est longue, et une perte de force au niveau de la pince pouce-index subsiste fréquemment.

La prothèse trapézo-métacarpienne consiste à mettre en place une articulation de synthèse métallique.

L’implantation d’une prothèse engendre des risques de complications (descente de la prothèse) mais offre une récupération plus rapide.

Par ailleurs, la pose d’une prothèse n’est pas toujours réalisable, notamment lorsque l’articulation est déjà fortement détériorée au moment du diagnostic.

La rhizarthrose du pouce, quels risques en l’absence de traitement ?

La rhizarthrose du pouce est une maladie qui ne nécessite pas toujours de traitement médical ou chirurgical. Il arrive, en effet, qu’elle ne provoque aucun symptôme, ou seulement une gêne limitée.

Elle peut ainsi évoluer pendant des dizaines d’années sans que la balance bénéfice/risque ne penche en faveur d’un traitement médical ou chirurgical, eu égard aux éventuels effets secondaires et complications de ces derniers.

Toutefois, dans les formes plus sévères ou précoces, le traitement devient hautement recommandé pour éviter une évolution problématique avec d’importantes conséquences fonctionnelles.

L’articulation se déforme alors jusqu’à engendrer une subluxation, puis une luxation complète du trapèze et du métacarpe.

Lire notre article complet sur la luxation des doigts

La perte fonctionnelle est alors majeure, et la qualité de vie du patient peut être profondément détériorée, surtout chez les personnes ayant encore une bonne mobilité et un usage quotidien des membres supérieurs.

Par ailleurs, il est important de noter que plus la déformation de l’articulation est importante, plus les options de traitements médicaux et chirurgicaux sont limitées.

Aussi, la rhizarthrose mérite toujours une consultation médicale, qui permettra a minima de surveiller l’évolution de la maladie et de proposer les traitements les mieux adaptés en temps voulu.

Exercices pour la rhizarthrose du pouce

SOURCE : https://oer.uclouvain.be/jspui/bitstream/20.500.12279/160/1/Thierry%20Lequint_RHIZARTHROSE.pdf

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