À la suite d’un traumatisme, l’articulation du coude peut être endommagée. Au fil de la cicatrisation des tissus, une raideur peut apparaître, gênant alors les mouvements de flexion-extension du bras et entravant l’utilisation normale de la main.
La raideur du coude post-traumatique peut ainsi s’avérer très invalidante au quotidien, altérant la mobilité du membre supérieur, essentiel à la réalisation de nombreuses tâches de la vie courante.
S’il peut être possible de la traiter lorsqu’elle nuit à la qualité de vie du patient, il est tout aussi important de la prévenir. Une prise en charge précoce et adéquate de tout traumatisme du coude peut permettre d’éviter efficacement l’apparition de raideurs articulaires a posteriori.
Raideur post traumatique du coude : étiologie

La raideur du coude post-traumatique est une raideur qui s’installe à la suite d’un traumatisme. Il s’agit donc de la séquelle d’une blessure ou d’une lésion de certains tissus composant l’articulation.
Différentes blessures et lésions sont susceptibles d’engendrer des séquelles se traduisant par une raideur de l’articulation : entorse ou luxation, bursite, lésion ligamentaire, fracture du coude…
Ces raideurs surviennent lorsque la cicatrisation des tissus traumatisés engendre l’apparition d’ossifications et d’adhérences qui entravent l’indolence de l’articulation.
L’arthrose du coude et les autres maladies rhumatismales ou pathologies du coude pouvant engendrer des raideurs ne sont pas considérées comme des traumatismes, mais les interventions chirurgicales réalisées pour les traiter peuvent, elles, traumatiser les tissus et générer des séquelles post-traumatiques.
Le coude est l’articulation qui fait la jonction entre les os de l’avant-bras (radius, et cubitus ou ulna) et l’os du bras (humérus). Elle permet de réaliser les mouvements de flexion extension du bras afin de diriger et d’orienter la main au quotidien.
Aussi, c’est une articulation fortement sollicitée, dont toute altération peut être dommageable pour la qualité de vie du patient. Lorsqu’une raideur s’installe, ce sont tous les gestes de la vie courante qui peuvent devenir difficiles ou douloureux à réaliser.
Symptômes de la raideur du coude après fracture
Le symptôme majeur d’une raideur du coude post-traumatique est l’apparition d’une perte de mobilité et de fluidité des mouvements de flexion-extension de l’articulation et de rotation de la main.
L’apparition des raideurs doit pouvoir être mise en relation avec un traumatisme ou une intervention chirurgicale antérieure pour les qualifier de post-traumatiques.
La perte de mobilité de l’articulation s’accompagne typiquement de douleurs parfois intenses, pouvant irradier jusqu’aux poignets, aux doigts et à l’épaule.
La raideur du coude est souvent invalidante au quotidien et ne passe pas inaperçue. Il est important de consulter au plus tôt pour bénéficier d’un traitement le plus efficace possible.
Diagnostic de la raideur du coude post-traumatique
Le diagnostic d’une raideur du coude post-traumatique débute par un examen clinique au cours duquel le médecin va examiner l’articulation du patient et recueillir ses symptômes.
Les examens d’imagerie médicale sont nécessaires pour visualiser les lésions et identifier avec précision la cause des raideurs. Des radiographies de face et de profil sont souvent indispensables au diagnostic.
Un scanner (voire un arthroscanner) peut compléter le diagnostic pour rechercher des déformations et des atteintes articulaires ?
Traitements de la raideur du coude post-traumatique
Le traitement de la raideur du coude post-traumatique dépend des causes de cette dernière, et notamment de la nature des tissus détériorés et du type de détériorations observées.
1/ Traiter la raideur du coup par rééducation

Un traitement non chirurgical peut être indiqué lorsque l’articulation semble saine et dénuée d’ossifications, et que les raideurs sont encore modérées.
Dans ce contexte, le traitement peut consister en des séances de physiothérapie et de kinésithérapie, l’utilisation d’attelles de posture et/ou l’administration d’anti-inflammatoires et antidouleurs.
3/ Traitement par chirurgie du coude
En cas d’échec du traitement non chirurgical, ou lorsque ce dernier n’est pas indiqué, une intervention chirurgicale peut être proposée. Elle peut cibler les tissus mous (ligaments ou tendons) ou les tissus osseux (os et cartilage).
L’intervention consiste à décoller de l’os la capsule rétractée, retirer les ossifications et/ou les adhérences qui bloquent la mobilité du coude et causent des douleurs.
Lorsque l’articulation est arthrosique, la pose d’une prothèse pour la remplacer peut être indiquée.
L’intervention chirurgicale doit être suivie de séances de rééducation pour éviter l’installation de séquelles qui provoqueraient l’apparition de nouvelles raideurs.
La prise en charge des raideurs du coude post-traumatique n’est pas nécessairement curative : elle peut également être préventive, c’est-à-dire mise en œuvre avant leur apparition.
Elle repose ainsi sur le traitement rapide et adéquat de toute lésion du coude (entorse, fracture, luxation…) et le suivi postopératoire de toute opération chirurgicale au niveau de cette articulation.
L’objectif de cette prise en charge préventive est de réduire les risques de séquelles pouvant causer l’apparition d’ossifications et d’adhérences à l’origine de raideurs.

Chirurgien orthopédiste et traumatologue
Chirurgien de la main
Ancien Chef de clinique – AP-HP – Paris
Chirurgie de la main et du membre supérieur, microchirurgie, arthroscopie